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HISTOIRE DES CLOCHES
DE L’EGLISE
SAINT-MARTIN DE SAVOISY
Nous ne connaissons pas l’histoire des cloches de Saint Martin de Savoisy dans la période qui précède le milieu du XVIII° siècle, date à laquelle un « feu du ciel » détruisit le clocher, la chapelle castrale et la nef, ne laissant intact que le chœur ; mais il est très probable que les cloches d’alors furent fracassées dans leur chute, et peut-être même refondues par l’incendie.
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Toujours est-il que l’église fut reconstruite, et que deux nouvelles cloches furent baptisées en 1752, comme l’indique le registre des baptêmes[1] de la paroisse, dont on peut consulter le manuscrit à la mairie, dans un texte original reproduit en annexe.
On approchait de la fin de l’Ancien
Régime : il se trouvait alors à Savoisy deux co-seigneurs à parts égales,
qui étaient les descendants d’un procureur de Châtillon nommé Edme Viesse, un
oncle à la 4° génération du maréchal Viesse de Marmont:
- l’un s’appelait Edme Viesse, comme son père ; il avait une fille prénommée Ursule, qui avait épousé un chevalier nommé Frédéric de Fresne.
- l’autre, Jean Baptiste Vaillant de Savoisy, époux d’Anne Elisabeth Mouret, était le cousin germain d’Ursule Viesse.
On ne sait pas dans quelle mesure les familles des deux co-seigneurs participèrent au financement des nouvelles cloches ; mais elles formèrent deux couples de parrains et marraines, qui donnèrent leurs quatre prénoms aux deux cloches.
Elles furent bénies par le curé de Savoisy le
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Le poids du nouveau clocher ayant fissuré la voûte
de la nef, il fallut décider en 1778 de les démolir, pour reconstruire une
nouvelle église autour du chœur, qui était toujours intact ; mais selon
les indications du cahier des charges établi à Dijon le
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Pour une raison inconnue aujourd’hui, 73 ans
seulement après le baptême de 1752, la municipalité décida de faire fondre une
nouvelle cloche, en sol, de 1,10 de diamètre à la base (inscriptions en
annexe), qui fut bénie en 1825 par le curé de Savoisy. Elle eut pour parrain
Alexandre Mathelin, fils d’Edme, notaire au village, qui reprit par la suite
l’étude de son père et devint maire[2],
et pour marraine Elisabeth Perroy, fille du chirurgien de Savoisy.
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Une nouvelle cloche, un peu plus grosse que la
précédente (diamètre 1,25 m à la base), en fa, fut à son tour bénie le
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La même année 1875, l’ancien château de Savoisy, lui aussi tombé en ruines, avait été remis en état par François Corot, un petit-neveu du peintre Jean-Baptiste Corot, qui avait épousé une Savoisienne. Un peu moins de 100 ans plus tard, deux de ses petites filles, Marie et Jeanne Corot, firent don à la paroisse d’un mécanisme jurassien qui allégea considérablement le travail du sonneur de cloches : il suffisait de remonter la nouvelle horloge une fois par semaine. Elle fonctionna jusqu’à ces dernières années, puis il fallut la remplacer par deux moteurs électriques actionnés par une minuterie.
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Aujourd’hui, la petite
« Alexandre-Elisabeth » et la grosse « Armand-Adeline » ont
chacune plus de 150 ans ; mais la première sonne toujours les heures, la seconde
l’angélus, matin,
ANNEXES
1. EXTRAIT DU REGISTRE PAROISSIAL DES BAPTEMES
On trouve le texte suivant dans le registre des
baptêmes de la paroisse de Savoisy, à l’année 1752 (entre les actes de baptêmes
habituels de deux nouveaux-nés) :
« Le vingt sept avril mil sept cent cinquante deux ont été bénies deux cloches, l’une sous le vocable de Saint Edme et de Sainte Elisabeth, l’autre sous celui de Saint Jean-Baptiste et de Sainte Ursule, par moi, curé soussigné, celle sous le vocable de Saint Edme et de Sainte Elisabeth a été nommée par messire Edme, chevalier, trésorier de France et seigneur de Savoisy, et par dame Anne Elisabeth Mouret épouse de messire Jean Vaillant. Celle sous le vocable de Saint Jean et de Sainte Ursule a été nommée par Messire Jean-Baptiste Vaillant chevalier, seigneur de Savoisy et Lieutenant de nos seigneurs les maréchaux de France, et par dame Ursule Viesse épouse de messire Frédéric de Fresne, chevalier, seigneur de Chérisy à laquelle cérémonie a assisté Michel Trémisot prêtre vicaire de Puits et a été faite au conspect de toute la paroisse. »
Signé : au milieu : « Viesse
du Breuil » ; à sa droite : « Vaillant de
Savoisy ». Ligne en dessous : « Anne Elisabeth Mouret de
Savoisy » (écriture d’une très jeune femme), et « Ursule
Viesse de Fresne ».
Et encore : « Trémisot vicaire de
Puits », et « Gélot curé de
Savoisy. »
2. INSCRIPTIONS FIGURANT SUR LES CLOCHES
ACTUELLES
Les deux cloches actuelles (2006) portent les
inscriptions suivantes :
PETITE CLOCHE (1825)
En haut :
1° cercle : J’AI ETE BENITE EN 1825 PAR MR JH
(Ndlr : sans doute Joseph) MARIE MICHEL BUISSON, PRETRE DESSERVANT
SAVOISY - MON PARRAIN EST MR ALEXANDRE MATHELIN
2° cercle : FILS DE MR EDME VINCENT MATHELIN
NOTAIRE A SAVOISY ET DE DME MARIE BRIGITTE VITALINE VARET - MA
MARRAINE DLLE
3° cercle : ELISABETH HONORINE MAGDELEINE PERROY, FILLE
DE MR EDME PERROY CHIRURGIEN A SAVOISY ET DE DAME ANNE AGATHE
MOREAU.
4° cercle : MRS CDE (Ndlr :
Claude) POTAGE MAIRE ET EDME PION ADJOINT.
Trois mains gravées, l’index pointé, indiquent les
endroits où le lecteur doit changer de cercle.
En bas :
Devant, au milieu, reproduction d’un Christ en
croix.
Derrière, au milieu, dans un médaillon orné, de forme ovale : FORT FILS PUINE FONDEUR A DIJON.
GROSSE CLOCHE (1855)
En haut
Quart arrière gauche : J’AI ETE BENITE LE
Quart avant gauche : J’AI EU POUR PARRAIN M
ARMAND HENRY FILS DE MR ET MME MICHEL HENRY.
Quart avant droit : ET POUR MARRAINE MADELLE
ADELINE CHAPE FILLE DE MR ET MME HIPPOLYTE CHAPE.
Quart arrière droit : J’AI ETE FONDUE EN 1854
SOUS L’ADON (Ndlr : l’administration) DE MM LAURENT
ANTOINE DEFRANCE MAIRE ET CLAUDE VARET ADJOINT.
En bas
Devant, au milieu, dans un médaillon orné, de forme
ovale : FONDERIES DE GOUSSEL FRERES A METZ ET A CHAMPIGNEULLES HTE
MARNE ; et en dessous : N0 292.
Derrière, au milieu, reproduction du « Dernier
repas du Christ avec les apôtres » (La Cène) ; et en dessous
l’inscription 1172 K° (Ndlr : c’est sans doute le poids de la cloche en
kilos).