L'église Saint Martin de Savoisy

· L’église de Savoisy a été rebâtie en 1442, par Nicolas Rolin, Chancelier du duc de Bourgogne Philippe le Bon, en même temps que le château.

· La nef et le clocher ayant été incendiés par la foudre en 1752, le chœur seul restant intact, l’église fut alors reconstruite une première fois. Mais le poids du nouveau clocher ayant fissuré la voûte de la nef, elle dut être démolie en 1778 ; il ne subsiste donc de la construction d’origine que le chœur, fait de deux travées voûtées d’ogives, et éclairées par des fenêtres à remplages flamboyants.

· Le clocher, la nef et les deux petites chapelles latérales ont été édifiés en 1779, sur un plan de l’architecte Pierre Jean Guillemot, dans un style sobre, avec des voûtes en plein cintre. C’est probablement à l’occasion de ces travaux de reconstruction que les différentes pierres du cadran solaire ont été récupérées, et remployées dans le mur extérieur sens dessus dessous…

La marque des Rolin

· L'église conserve plusieurs éléments décoratifs portant les armes des Rolin et datant de l'époque de la 1° construction:

* A la clé de voûte sont sculptées les armes de Nicolas Rolin: 3 clés, qui symbolisent la détention du pouvoir

* Ces mêmes armes sont reproduites sur deux fresques très abîmées dans l'angle nord-est, derrière l'autel

· De part et d'autre de la nef, dans les deux chapelles latérales, se trouvent deux remarquables statues du XV° siècle, en pierre polychrome (classées MH) qui ont été données par les Rolin à l'église de Savoisy.

· Dans la chapelle de gauche: Vierge à l’Enfant, portant les armoiries des Rolin: cette statue a été commandée par Guillaume Rolin (1411-1488), seigneur de Savoisy, grand bailli d’Autun et fils de Nicolas Rolin, à un atelier de la région d’Autun, peut-être dirigé par Jean de la Huerta (actif en Bourgogne de 1443 à 1462). L'enfant Jésus tient dans ses mains un oiseau.

· Dans la chapelle de droite: Sainte Catherine d’Alexandrie, avec sur le socle les armoiries de Marie de Lévis-Cousan, épouse de Guillaume Rolin, qui a fait réaliser cette statue probablement par le même atelier. Sainte Catherine, vierge et martyre au IV° siècle, est reconnaissable à : - la couronne qui indique ses nobles origines, - le livre qui rappelle qu’elle était érudite, - la roue garnie de pointes de fer qui devait être l’instrument de son martyre, car elle avait refusé d’épouser l’empereur Maxence pour se vouer au Christ, - l’épée avec laquelle elle fut décapitée.
Les murs du chœur sont ornés
· Sur les murs, une dizaine de fresques du XV° siècle, représentant des apôtres et des évangélistes, retrouvées sous des badigeons; les noms sont peu lisibles.

· A droite, une statue en pierre (classée MH) de la Charité de Saint Martin portant le collier de Saint Michel (XVI°), qui a perdu beaucoup de ses couleurs.

· Et une statue en bois polychrome (classée MH) du Christ succombant sous le poids de la croix (XVII°)

· Un Saint Sébastien (XVI°) de facture très rustique, acheté chez un brocanteur vers 1963.

· Au fond de l'église, deux statues d'évêques sont reconnaissables à leurs attributs:

* Saint Nicolas, patron des écoliers et des bouchers, avec les trois petits enfants

Vitraux

· Dans le chœur, derrière l’autel, trois vitraux rappellent la vie de Saint Martin :

* A gauche, Saint Martin – soldat – tranche son manteau avec son épée pour en donner la moitié à un pauvre homme : la nuit suivante, le Christ lui apparaît.

* A droite, un miracle de Saint Martin : un païen qui avait tenté d’abattre un arbre menaçant d’écraser Saint Martin, s’incline après que le saint, en tendant la main, ait repoussé l’arbre qui tombera du côté opposé.

* A gauche (chapelle Notre-Dame): Sainte Bernadette en prière devant la grotte de Lourdes